Les Focaflex

Le Focaflex fait partie de ces appareils atypiques qui ne laissent pas indifférent. A première vue, son aspect fait davantage penser à un banal appareil à viseur mais on remarque cependant rapidement que c'est un réflex! La technologie employée a donc abouti à un boîtier aux formes simples mais aux caractéristiques particulières. La visée réflex est obtenue par l'utilisation d'un miroir semi-réfléchissant sans pentaprisme classique en toit. Le prisme utilisé présente un encombrement réduit et peut donc être logé dans le capot sans aucune proéminence. En 1959, lors de sa commercialisation, cet appareil sera présenté par OPL dans ses nombreuses publicités comme un concentré de technologie. Le choix d'un obturateur central sera par contre une lourde erreur qui conduira dans une impasse. On peut d'ailleurs s'étonner qu'OPL, qui maitrisait la technologie de l'obturateur à rideaux depuis 1945, se soit engagée dans cette voie alors qu'un prototype à rideaux est connu. Un tel choix n'aurait d'ailleurs pas été une aventure sans repère car ALPA proposait déjà depuis 1941 un appareil réflex à rideaux (conçu à partir de 1933) et on peut aussi citer le Rectaflex qui existait depuis 1949....
Cependant, cet appareil dont la production de la dernière version Focaflex II s'arrêtera en 1963, connaitra son heure de gloire dans le film de Gérard Oury "Le Corniaud", produit en 1964 et sorti sur les écrans en mars 1965. On y voit Bourvil utilisant un Focaflex I. Il semble qu'à cette époque Antoine Maréchal se posait déjà beaucoup de questions quant au fonctionnement ou à la version de son appareil photographique! (images du Corniaud: B. Laprade)

La première version de l'appareil est de bonne augure: la construction est soignée et s'appuie sur un boîtier en fonte d'aluminium. L'objectif OPLAR COLOR 2.8/5cm est fixe, monté sur un obturateur ATOMS avec retardateur. Ce modèle Focaflex I est numéroté dans la tranche des 10.000F mais on ne connait pas le numéro exact du premier appareil, le numéro de celui présentant la nouveauté dans FOCAgraphie n°46 n'étant pas visible sur aucune des photos. Un prototype de cet appareil est connu avec le numéro 000.000 mais ce n'est pas celui photographié car il est reconnaissable par ses attaches de courroie qui n'existeront pas sur le modèle de série.

* Focaflex n°18665F *

Appareil équipé d'un objectif Oplar-color 2.8/5cm et d'une pastille de télémètre circulaire. Stries du carter d'obturateur plus épaisses, présence d'une trappe d'accès à la lentille collectrice. Appareil de 1961.

Le Focaflex Automatic est doté d'un mécanisme qui n'est pas exactement automatique puiqu'il faut appuyer sur un bouton pour l'actionner. Ce combinateur, qui assure le couplage de la cellule aux réglages du diaphragme et de la vitesse , est présenté en mai 1960 dans FOCAgraphie n°51. L'appareil est quant à lui présenté en juillet 1960 dans le n°52. La numérotation se fait à partir de 10000L, le modèle présenté dans FOCAgraphie lors de son lancement étant le 10.003L.

Le Focaflex II comporte une évolution importante: les objectifs sont interchangeables. L'obturateur est désormais un Prontor Réflex atteignant le 1/300 ème de seconde. La numérotation commence à 50000F.

L'appareil présenté dans FOCAgraphie n°60 de novembre 1961 présente plusieurs particularités qui le désignent bien comme le prototype de la série Focaflex II. On remarque de suite que cet appareil est encore équipé d'un capot de Focaflex (série I) avec un oeilleton de visée de diamètre inférieur chromé. Le numéro porté sur la griffe est le 10.000, ce qui signifie que cet appareil a été construit en utilisant des pièces du premier Focaflex ou qu'il a été conçu en même temps que les autres Focaflex (hypothèse peut être hardie mais on ne connait pas le numéro du Focaflex I présenté dans Focagraphie n°46). D'autre part, la plaquette "VXM" est noire sur ce boîtier. Le télémètre est du type circulaire sans anneau de microprismes. Le châssis apporte un peu plus de renseignements car on constate que les rails de pression du film sur le carter sont polis jusqu'à leur extrémité recourbée et que le striage du carter (venu de la fonderie) entre ces rails est fin. On retrouve cette disposition sur les premiers modèles de Focaflex I alors que sur les exemplaires plus tardifs (avec optique Oplex par exemple), le striage est plus gros, comme sur les Focaflex II. Ces détails ne font que renforcer l'hypothèse d'un boîtier conçu beaucoup plus tôt que la commercialisation du modèle de série. Le boîtier nu pèse 686g alors que le modèle de série affiche 683g. Ce n°10.000, présenté dans FOCAgraphie équipé d'un Néoplar n°10.000 a ensuite été doté d'un optique prototype OPLAR-COLOR 2.8/5cm FOCA sans numéro d'un aspect totalement différent de celui qu'aura l'objectif de série. On remarquera aussi à ce sujet que la dénomination "OPLAR COLOR" correspond bien à une période antérieure à celle de la sortie du Focaflex II et que cette même dénomination est celle utilisée pour les optiques de Focaflex I. Le prototype du Foca Reflex à rideaux est quant à lui doté d'une optique Oplarex 1.9/5cm.

Cet objectif de 3 lentilles est numéroté à partir de 10.000. L'exemplaire présenté dans FOCAgraphie n°60, monté sur le Focaflex II n°10.000, porte le même numéro que l'appareil. Le modèle OPLAR-COLOR, qui est le prototype de la série, ne porte aucun numéro. La finition de cette dernière optique est différente d'aspect mais il semble que la partie optique soit aussi différente car les lentilles l'Oplar ont un aspect bleuté alors que celles du Néoplex seraient plutôt dorées en lumière artificielle et violet en lumière du jour. Enfin, l'OPLAR pèse 144g alors que le Néoplex ne pèse plus que 132g.

Objectif n°17504, formule à 7 lentilles, mise au point de 0.5m à l'infini. Traitement antireflet bleu/rouge. Les objectifs pour Focaflex II sont au diamètre 42mm et sont donc équipés des mêmes bouchons métalliques que les autre objectifs 42mm de la marque. On remarquera que le Rétroplex n°10.000, présenté dans FOCAgraphie n°60 ouvre à 4.5.

Objectif à 4 lentilles, mise au point de 1.2m à l'infini.Cet exemplaire présente un traitement antireflet bleu/rouge.

Exemplaire n°20158. Ce téléobjectif est de commercialisation plus tardive que les autres objectifs: il n'est pas mentionné dans le mode d'emploi (en tout cas pas dans le mien) et n'apparait pas dans le catalogue général de 1962. Il est livré dans une boîte différente du style habituel et il est muni d'un bouchon particulier en caoutchouc. Le plus haut numéro connu est le 20165.